A
quarante-neuf ans, André Rieu est plus que jamais un homme heureux. De retour avec un
nouvel album, le Bal du siècle,il sera le 15 octobre prochain dans Les
Années Tubes, sur TF1, avant de se produire le 16 décembre sur la scène de Paris-Bercy.
Rencontre avec, pour reprendre le surnom que lui donnent ses fans,
le "Mel Gibson du violon"...
Ici Paris: Comment est née
votre grande passion pour le violon ?
André Rieu: Mon père
était chef d'orchestre et mes six frères et soeurs sont tous musiciens. Autant dire que
je suis tombé dedans quand j'étais petit. J'ai commencé à jouer du violon à l'âge de
cinq ans et je n'ai jamais arrêté.
IP: Une journée sans violon,
c'est possible ?
AR: Non, non et non !
Sauf lorsque je pars en vacances mais c'est si rare... Je me souviens qu'à
l'époque où je faisais encore mes études, à Bruxelles, j'avais décidé d'arrêter de
jouer. Avec Marjorie, ma femme, nous avions envie d'ouvrir une pizzeria. Nous avions
trouvé l'endroit pour le resaurant et même créé une pizza "Paganini": la
formule consistait à jouer du violon à chaque personne qui la commandait ! Pour
m'entraîner, j'ai donc ressorti mon violon. Et je ne l'ai plus jamais rangé !
IP: Vous avez connu votre
femme très jeune. Racontez-nous votre rencontre...
AR: Marjorie était
dans la même classe que ma soeur. Comme elles étaient amies, elle venait souvent à la
maison. Je n'avais que treize ans, mais je savais déjà que ce que je ressentais pour
elle était différent de mes sentiments vis-à-vis des autres filles. Nous avons
longtemps été seulement des amis et puis, dix ans plus tard environ, je l'ai retrouvée
à l'occasion d'une fête et là, coup de foudre. Notre amour dure depuis vingt-cinq
ans...
IP: Marjorie vous
accompagne-t-elle en tournée ?
AR: Non, depuis
toujours nous avons fait ensemble le choix de séparer vie professionnelle et vie privée.
Lorsque je suis à l'autre bout du monde, je suis soulagé de savoir que Marjorie est à
la maison pour s'occuper de nos deux enfants. Pierre et Marc, qui ont aujourd'hui dix-huit
et vingt ans. Bien sûr, les séparations sont toujours difficiles, mais nous savourons
pleinement les moments où la famille est réunie.
IP: La famille est donc
importante à vos yeux ?
AR: La famille, c'est
la base de la vie, c'est mon équilibre. Sans elle, ma vie n'aurait aucune valeur. Une
femme, des enfants, une maison...que demander de plus ? Malheureusement, lorsque mes
fils étaient petits, je n'étais pas toujours un bon père, faute de temps. Mais
aujourd'hui, j'essaie d'être plus présent et de leur inculquer de vraies valeurs.
IP: Que pensez-vous du rap et
des boys bands ?
AR: C'est la musique
d'aujourd'hui et je ne frappe pas mes fils lorsqu'ils en écoutent. Mais je pense que
notre époque manque de romantisme. Nous aurions besoin d'un peu plus d'amour, d'intimité
et de vérité.
IP: Vous allez bientôt
franchir le cap de la cinquantaine. Vos impressions ?
AR: Je n'ai pas peur
de veillir. Lorsque j'ai eu quarante ans, je me suis dit qu'une nouvelle vie commençait.
Alors pour mes cinquante ans, ce sera la même chose. Avec un peu de ventre en plus...
IP: Vous rêviez de la vie que
vous menez aujourd'hui ?
AR: J'ai toujours
rêvé de parcourir la planète avec mon orchestre. Voir le monde en travaillant, c'est
merveilleux. Mais je n'ai jamais aimé être touriste, car je préfère rencontrer des
gens plutôt que des monuments.
Karine LANGLOIS-Pascale BOURDIN |