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"Je vis mon rêve"


Autour du monde , André Rieu enthousiasme les gens avec son violon,
en ce moment il est, avec l'orchestre Johann Strauss, en tournée.
Sa manière tout à fait prersonnelle de mener la musique classique aux gens
déplace le public à ses concerts et les fait chanter et danser.
A ZDFonline, le roi de valse parle de sa famille, du début de sa carrière
et le développement de la musique classique.
 

ZDFonline : Monsieur Rieu, votre succès est universel, vos concerts sont complets, vos albums reçoivent des disques d'or et de platine , et tout cela avec la musique classique. Comment expliquez-vous votre succès ?

André Rieu : C'est tout à fait simple : la musique classique est si magnifique, on doit seulement la rapprocher un peu autrement des gens. La musique classique est tout à fait sérieuse, normalement, et raide, mais nous montrons sur scène que nous sommes des personnes tout à fait normales.

ZDFonline : A vos concerts le public chante et danse. On dit que la proximité du public est très importante pour vous. Comment y arrivez-vous ?

André Rieu : Simplement, parce qu'on est plus proches. Il faut regarder les gens dans les yeux. Les plus grands musiciens sur scène ne font pas cela, ils font seulement leur musique. Mais moi je veux justement ce contact avec le public.

ZDFonline : Alors, c'est ce contact du regard qui apporte tout ?

André Rieu : Exactement, même si je joue dans une salle avec 20.000 personnes - je vois tout.

Je vois tout !

ZDFonline : La réussite vous est arrivée en 1995 à un match de l'Ajax Amsterdam. Vous vous y êtes produit au milieu du terrain de football devant des supporters - chez qui on n'attend pas absolument l'enthousiasme pour la musique classique. Vous n'aviez pris un risque - aucune peur que l'étincelle ne se fasse pas ?

André Rieu : Non. C'était un match entre Ajax Amsterdam et le Bayern de Munich. Ajax a gagné, naturellement,  et il y a eu l'étincelle

ZDFonline : Par la victoire d'Ajax ... ?

André Rieu : Sûrement ! Non, c'était pour moi la première fois que j'étais dans un stade de football, et j'avais vraiment peur parce que je ne connaissais pas cette atmosphère. J'étais tout à fait seul au milieu du terrain... Mais les gens étaient tous très biens et ont chanté. C'est devenu un succès immense.

ZDFonline : Des musiciens comme Nigel Kennedy ou Vanessa Mae ont tendance, comme vous, à la variante plutôt non conventionnelle du classique et font de grands succès. Pensez que la musique classique se trouve dans un bouleversement et va se développer dans cette direction ?

André Rieu : Oui, je crois que c'est déjà le cas. Pavarotti a commencé à chanter au Madison Square avec des micros. Les gens ont critiqué cela, on ne doit pas se produire ainsi, mais pourquoi pas ? Il a mis une tendance. Alors, Nigel Kennedy, avec cette approche magnifique de "Quatre Saisons", est arrivé et il s'est vendu à des millions d'exemplaires. Et soudain, chacun a admis, simplement parce qu'il ne portait une boucle d'oreille et des chaussures rose - rien de plus. Il était simplement lui-même.

" La musique classique est si belle!"

ZDFonline : Pensez-vous que la raide musique classique sera moins sérieuse dans l'avenir ?

André Rieu : Je l'espère naturellement. La musique classique est si belle que cela vaut absolument l'effort de la rapprocher de la grande masse. C'est cela que nous voulons.

ZDFonline : La musique est quelque chose de fascinant, magique pour vous. On dit que les couples désunis se réunissent de nouveau aux sons de votre musique et qu'un homme paralysé se lèverait et commencerait à danser....

André Rieu : Oui, c'est vrai, cela se passera ce soir de nouveau... Je l'ai vu, autrement je ne le raconterais pas.

ZDFonline : Vous avez grandi avec la musique classique, votre père était chef d'orchestre, et tous vos frères et soeurs ont emprunté cette voie. Evidemment vous avez été très marqués par votre père. Avez-vous encouragé vos deux fils aussi en ce sens et avez-vous essayé de leur présenter la musique classique ?

André Rieu : Oui, j'ai essayé. Ils ont tous deux joué du violon, quand ils étaient encore petits. Puis est arrivé le "ras le bol" , là j'ai dit : Okay, les garçons ne veulent pas cela. Maintenant ce sont deux garçons magnifiques, heureux.

ZDFonline : Même sans musique classique! ?

André Rieu : Non, ils aiment beaucoup le classique, mais ils aiment aussi beaucoup d'autres choses, et c'est cela que nous voulons atteindre. Nous ne jouons pas seulement du classique, nous jouons de manière classique.

ZDFonline : Avec votre orchestre, vous êtes partis pendant des mois en tournée. Comment sont vos rapports mutuels ?

André Rieu : Très bon, demandez à l'orchestre. Nous sommes tous des amis. Mais on est pas toujours ensemble, on a d'autres occupations, le contraire, pendant des mois n'est pas possible. Cela dit, séparés pendant trois semaines, on trouve cela très long.

ZDFonline : Votre femme et vos enfants vous manquent pourtant, certainement...

André Rieu : Oui, bien sûr. Beaucoup de membres de l'orchestre ont aussi de jeunes enfants. Les mamans voudraient naturellement être chez elles avec leurs enfants. Je voudrais aussi dans l'avenir pourvoir à cela. Je crois que je vais acheter un avion, alors nous volerons chaque soir à la maison...

ZDFonline : Votre grand rêve était, dès l'enfance, de jouer un jour avec un grand orchestre et d'avoir du succès avec votre musique. Vous avez atteint cela. Quel est le prochain ?

André Rieu : C'est, comment vous avez dit : voyager avec mon propre orchestre autour du monde - et maintenant, je fais cela. Je vis mon rêve - que vouloir de plus ?

ZDFonline : Donc vous êtes parfaitement heureux ?

André Rieu : Absolument !

HEUREUX !

Interview du 26 février 2000: Kathrin Hedtke